Quand je lis un article de journal, j’apprécie suivre le raisonnement de l’auteur et je suis tout à fait transporté dans les propos lorsque cet auteur est un être humain. En revanche, je me sens doucement berné lorsque c’est une IA qui a écrit le texte. Je commence à lire, et puis je sens qu’il manque une dimension pour être pleinement emmené par le récit. Le texte demeure assez plat et je décroche rapidement…
Je rédige parfois quelques textes par chatGPT. Il s’agira de textes purement informatifs avec lesquels je n’espère pas entrainer le lecteur vers un point de vue spécifique.
À force de rédiger ce type de textes, j’ai remarqué un ensemble de paternes de rédaction ou du vocabulaire qui n’auront que très peu de chances d’être utilisés par un être humain. Alors, quand vous remarquez ces paternes, vous avez de grandes chances de lire un texte généré par un ordinateur. Je vous en livre ici quelques uns qui vous permettront de faire le tri.
1- Le sous-titre « conclusion »
Quand vous voyez le mots « conclusion » devant le dernier paragraphe, là c’est un bon marqueur d’utilisation de chatgpt. Jusqu’à présent, aucun journaliste n’utilisait ce sous-titre pour le dernier paragraphe. Certains auteurs vont penser à supprimer ce sous-titre, mais d’autres non.
2- La conclusion inutile
La conclusion faite par chatgpt n’amène aucune idée nouvelle et n’ouvre jamais sur une question connexe ou sur une réflexion plus large. Chatgpt se contente de répéter ce qu’il a dit avant en une ou deux phrases.
Vous voyez que rien qu’en regardant le dernier paragraphe, vous avez déjà une bonne idée de la nature de l’auteur : humain ou robot.
3- Le participe présent
C’est le point le plus technique, mais le plus facile pour identifier un texte rédigé par une IA.
Quand on utilise le participe présent, on l’utilise normalement dans le gérondif « en faisant, en mangeant, en se levant ». On aura toujours la préposition « en » pour faire une action qui se passe simultanément avec une autre. Ex : Je regarde la télé en mangeant.
Par contre, l’intelligence artificielle utilise le participe présent sans la préposition. C’est une utilisation correcte, mais les auteurs francophones n’utilisent que très rarement cette structure. C’est une structure qui est dérivée de la forme en « ing » de l’anglais, langue dans laquelle on l’utilise particulièrement.
Ex : Les relations entre Taïwan et la Chine se sont intensifiées ces dernières années, la Chine
augmentant ses exercices militaires près de Taïwan et
intensifiant sa rhétorique envers l’île.
On pourrait parfaitement utiliser cette structure, mais ce n’est pas courant de le faire. La participe présent utilisé deux ou trois fois dans un texte devrait déjà vous alerter.
4- Le vocabulaire spécifique du robot
Chatgpt utilise des mots que l’on utilise aussi, mais ces mots se retrouvent presque dans chaque article qu’il rédige. Je vous en présente quelques-uns, mais vous pourrez aussi en découvrir de nombreux autres :
- Acteur majeur / acteur clé : IBM joue un rôle central dans le paysage technologique mondial, ce qui en fait un
acteur clé dans des débats et des défis importants liés à l'innovation
- Plonger / embarquer :
Plongeons dans l'analyse des défis présents et des promesses futures de ce secteur en pleine ébullition.
- défis : OpenAI a relevé plusieurs
défis significatifs dans le domaine de l'intelligence artificielle
- Met en lumière : Cette situation
met en lumière les défis complexes auxquels les entreprises technologiques…
- Suscite des questions / soulève des questions : IBM, en tant que géant de la technologie et entreprise multinationale,
soulève plusieurs questions et défis dans divers domaines.