Alors qu’on consacre
plus de deux heures par jour en moyenne à consulter des réseaux sociaux, l’exposition à l’information qui y circule devient un enjeu de taille pour la société.
Les informations, les vraies, mais surtout les fausses informations nous entourent au quotidien et influencent nos comportements ou nos prises de décisions. Il n’est pas trop simpliste d’affirmer qu’une atmosphère malsaine favorise les états de dépression et qu’un dépressif aura peu de chance de prendre des décisions éclairées.
Comprenez par là qu’
un environnement informatif délétère désorganise de façon inévitable les sociétés.
Ainsi, certains états, la Chine en tête de proue, ont choisi de réguler le contenu diffusé publiquement. Il est vrai que dans un pays où
l’on ne porte à la connaissance du public que les scandales qui visent les ennemis des représentants du pays (le parti), il semble qu’une atmosphère de sécurité apparente soit de mise. Si l’on interroge la population, on peut même constater que c’est le cas. Est-ce le fruit du contrôle de l’information ou de la zen attitude dont font preuve les asiatiques en général ? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, si l’on peut considérer que le rôle de l’État est d’assurer la sécurité de sa population, ce dessein doit-il se faire à tous prix, même à celui de détourner l’information afin qu’elle soit plus rassurante ?
En France, nous avons fait le choix de la liberté autour de l’information et de l’expression choisie.
Cela autorise à dire presque n’importe quoi sur n’importe quel sujet. Avec l’emballement médiatique autour de l’actualité et des questions brûlantes, les médias sont à la recherche des derniers scoops afin de les diffuser le plus rapidement possible. Aussi perd-on une qualité essentielle dans la bonne transmission de l’information : le temps de l’analyse. Le public absorbant l’information sans se soucier de son authenticité, il devient aisé pour des personnes malintentionnées de diffuser des fake news dans un but de déstabiliser la société. En particulier,
les ingérences de pays étrangers influencent certainement le vote des électeurs en périodes électorales. La question de la régulation se pose assez légitimement à ce niveau là. Cela dit, comment encadrer l’information pour qu’elle demeure le plus libre possible, mais que l’on puisse aussi se prémunir des fausses informations ?
Si la télé ou la radio offrent des garanties de vérification de l’information, le numérique en est presque exempt. L’Union européenne assujettit les plateformes de réseaux sociaux à des règles de modération, mais ces règles ne ciblent que les publications en rapport avec la violence directe ou les contenus pornographiques. Il n’est pour le moment pas question de traiter les contenus de désinformation. Devrions-nous nous orienter vers un modèle à la chinoise ? Je ne le crois pas, mais
il y aurait lieu d’éduquer notre société à une bonne compréhension de l’information. En disposant des bons outils intellectuels, on ne craint plus de voir proliférer la fausse information puisqu’on pourrait la traiter comme une simple publicité qu’on jette à la poubelle.